Les infestations de puces ne sont pas une fatalité : le conseil vétérinaire fait la différence !
Le shampoing ne suffit pas
Les shampoings, qu’ils soient antipuces ou non, n’ont qu’un effet transitoire de quelques jours. Ils sont très utiles pour éliminer les parasites lors de fortes infestations ou de l’introduction d’un nouvel animal mais ils sont insuffisants pour gérer le problème sur le long terme.
Au sujet des recettes naturelles
Les huiles essentielles, l’ail, les agrumes, la levure de bière ne sont ni validés par des études, ni vraiment efficaces aux doses employées sur l’animal. Certains produits peuvent même être dangereux, avec des réactions cutanées de type allergique ou des risques d’intoxication par ingestion.
Utiliser les bons médicaments, les bonnes molécules
Ce paragraphe intéressera les amateurs de plus de technicité.
Les médicaments sont nombreux et sous formes galéniques (mise en forme des produits pharmaceutiques: comprimés, pipettes…) adaptées à chaque cas.
Ci-dessous, vous trouverez la liste des principales molécules ou catégories de produits présents dans les médicaments avec AMM en France.
– les organophosphorés comme le dimpylate, développés initialement à des fins militaires.
– les carbamates tel le propoxur d’action proche des précédents.
– l’amitraze.
– les pyréthrines et pyréthrinoïdes : vigilance, le chat est une espèce très sensible à la perméthrine. Chaque année, des intoxications sont recensées suite à des erreurs de délivrance ou des imprudences d’utilisation (symptômes neurologiques et rénaux).
– les néonicotinoïdes dont l’imidaclopride, le nitenpyrame, le dinotéfurane.
– les phénylpyrazolés dont le fipronil.
– les lactones macrocycliques incluant les avermectines et les milbémycines.
– les isoxazolines dont l’afoxolaner, le fluralaner, le sarolaner, le lotilaner.
– les spinosynes avec le spinosad.
– les oxadiazines avec l’indoxacarbe.
Les poudres
Elles ne sont plus très employées en France car elles sont peu rémanentes (faible durée d’efficacité dans le temps) même appliquées à rebrousse-poil comme il se doit. Elles avaient l’avantage d’être utilisables sur de très jeunes animaux et de ne pas effrayer les patients car leur application est silencieuse.
Les sprays
Ils ont remplacé les poudres. Ils sont très souvent rémanents mais la plupart du temps ils sont mal utilisés car le nombre d’applications en fonction du poids n’est pas respecté, les rendant ainsi inefficaces.
Cette présentation peut effrayer certains animaux car l’application est bruyante, gêner ceux qui n’aiment pas l’odeur du solvant et agacer les propriétaires qui n’ont pas la patience de pulvériser le nombre adéquat de pressions. Autre contrainte, l’animal doit sécher sans se rouler afin de ne pas disperser et perdre une partie de la dose appropriée. On peut conseiller une sortie en laisse à la fin de la pulvérisation ou la distribution d’un repas pour occuper l’animal pendant que le pelage sèche. On évitera de caresser l’animal tant qu’il n’est pas sec surtout les jeunes enfants qui mettent facilement les mains à leur bouche.
Les pipettes
Les pipettes ou « spot-on » sont pratiques mais souvent mal appliquées.
Le produit se met sur la peau et non sur le poil dans certaines zones selon l’espèce et la taille du patient. Il faut également être vigilant pour éviter le léchage quand on a plusieurs animaux vivants sous le même toit et d’espèces différentes. Il ne faut surtout ni frotter, ni étaler le produit déposé avec les doigts car l’animal en a besoin et non le maître. Les pipettes doivent être appliquées à distance d’une baignade, d’un shampoing car sinon l’efficacité sera moins bonne. Des baignades très fréquentes peuvent aussi diminuer la rémanence du contenu des pipettes et des sprays.
Les colliers
Beaucoup moins nombreux, ils ne sont pas toujours suffisants pour les grands et les très grands chiens et sont souvent mal positionnés par leurs propriétaires (pas assez serrés sur l’encolure). Ils peuvent aussi être perdus.
Les comprimés
Actuellement les clients les plébiscitent. Ils permettent de donner à chaque patient la bonne dose avec facilité, surtout chez les chiens.
Outre leur remarquable efficacité, ils ont aussi l’avantage d’offrir une grande sécurité pour les jeunes enfants puisque ces derniers n’ont aucun risque d’ingérer du principe actif en touchant le pelage de leur compagnon à quatre pattes. Par contre, ils ont un effet systémique (par le sang) et donc nécessitent une piqûre de la puce pour agir sur elle, ce qui est contre-indiqué pour les animaux souffrant de DAPP (dermite allergique aux piqûres de puces).
L’injection
Une seule forme injectable est présente en France pour une durée de 1 an. Il s’agit d’un inhibiteur de croissance et non d’un insecticide.
Fort de tous ces éléments fournis, à vous de faire votre choix, les vétérinaires et leurs auxiliaires vétérinaires sont là pour vous conseiller au mieux. N’hésitez pas à en parler au cours d’une consultation ou à l’accueil.
PS: la meilleure médecine est la médecine préventive. N’attendez pas que votre animal soit infesté pour traiter : faites le régulièrement. Un feu est plus facile à éteindre quand il n’a pas pris.
Bon été…
Source : La Dépêche Vétérinaire n°208 avril 2025 – Supplément ASV page 5
Cet article a été sélectionné et rédigé par le Dr CARRERE