Tout le monde se souvient de Nemo, rendu célèbre par les studios Pixar avec leur film d’animation Le Monde de Nemo.
Ce spectaculaire petit poisson de son nom scientifique Amphiprion ocellaris appartient à la famille des pomacentridés. Elle regroupe trente espèces faisant toutes parties du genre Amphiprion.
Ce sont des poissons d’une dizaine de centimètres dans les tons oranges et noirs: ils sont aussi connus sous les noms de poissons-clowns. Leur espérance de vie va de trente à cinquante ans ce qui est remarquable par rapport à leur modeste taille. En fonction de l’espèce et de l’âge, les rayures sont plus ou moins nombreuses, leur corps comptant entre 0 et 3 bandes blanches.
Ils s’épanouissent dans les lagons et les récifs coralliens du bassin Indo-Pacifique et de la mer Rouge où ils se nourrissent de zooplancton.
La relation mutualiste qu’ils entretiennent avec une dizaine d’espèces d’anémones de mer, normalement mortelles pour les autres poissons est particulièrement intéressante.
Ils se distinguent également par leur hermaphrodisme successif d’abord mâles puis femelles. Cette particularité définit leur structure sociale au sein de l’anémone hôte.
L’individu dominant est la femelle, plus imposante et plus âgée que le reste du groupe. Elle forme un couple stable avec le mâle sexuellement actif et un peu plus petit.
Les autres individus du groupe sont des mâles immatures qui n’interviennent pas dans la reproduction. Cela en fait des animaux territoriaux qui habitent une anémone dont ils défendent la propriété envers leurs congénères.
Notre petit héros populaire appartient à une espèce à 3 bandes : il attaque plus fréquemment des poissons intrus de sa propre espèce.
Des chercheurs japonais ont présenté dans une étude expérimentale, des modèles de faux poissons à 0, 1, 2 ou 3 bandes afin d’observer les réactions. Les comportements agressifs ont été plus nombreux envers les modèles à 3 bandes.
Une conclusion s’impose: notre poisson-clown s’appuie sur le nombre de rayures pour reconnaître et éliminer les concurrents susceptibles de s’approprier son anémone.
Nemo sait donc compter !
Sources :
L’Essentiel n°713 du 7 au 13 2024 page 9
HAYASHI K. et al., « Counting Nemo : anemonefish Amphiprion ocellaris identify species by number of white bars », J. Exp. Biol., 2024, 227, 2, DOI : 10.1242/jeb.246357.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Poisson-clown
Cet article a été sélectionné et rédigé par le Dr CARRERE