Les aliments pour chiens et chats et les céréales : mise au point

En un : c’est la cuisson de l’amidon des céréales qui permet la texture des croquettes appréciée des chiens et des chats.

En deux : ces dernières sont également de précieuses sources de nutritions : glucides, protéines, fibres, acides gras essentiels, vitamines B et minéraux.

Souvent diabolisées, les céréales sont accusées d’être à l’origine de phénomènes allergiques très rares chez le chien et le chat.

Les allergies alimentaires sont dirigées contre des protéines et chez le chien, ce sont les protéines de bœuf, de produits laitiers ou de poulet qui sont le plus souvent responsables. Chez le chat, le bœuf, le poulet et le poisson sont les principaux allergènes identifiés.

Les allergies alimentaires sont rarement déclenchées initialement par les céréales.

Leur intérêt est de fournir des glucides (ou sucres) essentiellement complexes : l’amidon représente 65 à 75 % de ces glucides. Il apporte une énergie facilement disponible et permet de répondre rapidement aux besoins de l’organisme en glucose qui est le « carburant » des cellules. Sans lui, c’est la « panne sèche » : le cœur et le cerveau sont les organes les plus sensibles à un déficit pouvant entrainer le décès d’un individu.

Les céréales apportent aussi des protéines dont font partie les glutens. Ils ne sont pas tous identiques. Ils ont souvent mauvaise presse auprès des humains car certains d’entre nous sont intolérants à quelques types de gluten.

Ainsi les personnes atteintes de la maladie cœliaque présentent des réactions alimentaires indésirables lorsqu’elles consomment du blé, de l’orge ou du seigle. Ce problème de santé est très rare chez les chiens et les chats hormis chez certaines lignées de Setters irlandais.

Seules les « gliadines » sont responsables des troubles observés. Le maïs, le riz et le quinoa n’en contiennent pas et ne sont donc pas à craindre en cas d’intolérance aux glutens.

Souvent l’argument avancé pour refuser les céréales est celui du loup et du lynx qui n’en consomment pas : pourquoi notre chien ou notre chat en mangerait-il ?

Les chiens et les chats actuels sont génétiquement bien différents de leurs ancêtres. Au fil des siècles, à notre contact, ils ont acquis la capacité de fabriquer des enzymes qui leur permettent de digérer l’amidon des céréales à condition qu’il soit bien cuit.

Les chats sont restés plus dépendants des protéines animales que les chiens, mais cela ne signifie pas qu’ils ne doivent manger que de la viande.

Les chats peuvent digérer et utiliser les céréales avec une efficacité supérieure à 90 %. La formulation doit veiller à respecter leur seuil de tolérance, en particulier chez les chatons.

Il y a environ 30 000 ans (les avis divergent), le chien a été domestiqué et a commencé à dépendre des restes de l’alimentation humaine. Il s’est adapté et on constate que le chien métabolise mieux les glucides que le loup et qu’il peut subsister avec un régime plus pauvre en protéines.

Parmi les adaptations, on note également la capacité de transformer le maltose en glucose, des modifications de l’amylase pancréatique, une absorption plus performante du glucose dans l’intestin. Le chien domestique est devenu omnivore.

Le chat a été domestiqué plus récemment, il y a environ 10 000 ans pour une utilisation différente, celle de la chasse aux nuisibles comme le font encore nos chats de compagnie. La pression de sélection exercée pour une adaptation à l’alimentation humaine a donc été beaucoup moins forte.

En conclusion, contrairement à ce que l’on entend régulièrement ces dernières années, les céréales ne sont pas globalement un problème.

Elles apportent principalement l’amidon qui donne l’énergie indispensable à l’activité cellulaire : ce dernier est digestible chez le chien et le chat même si en moindre quantité. Mais surtout elles permettent de donner du volume à la gamelle tout en gardant un apport énergétique raisonnable aux animaux.

Pour faire des croquettes, il faut de l’amidon … s’il n’y a plus de céréales, elles doivent être remplacées par des pommes de terre, des patates douces, des pois en tous genres moins digestes que le riz bien cuit.

De plus, la Food and Drug Administration (FDA) ainsi que les vétérinaires cardiologues alertent quant à une probable épidémie de cardiomyopathies d’origine nutritionnelle.

On a constaté chez les chiens malades qui ne consommaient qu’un aliment donné, à l’exclusion de tout autre apport comme des friandises, qu’un aliment sans céréales était fourni par les propriétaires dans 90 % des cas. Dans les 10 % restants, on rencontrait notamment des régimes végans et végétariens.

Des études se poursuivent et nous encouragent à rester vigilants sur les nouvelles tendances actuelles.

Sources :

L’Essentiel n° 540 du 17 au 23 octobre 2019 – p.23

L’Essentiel n° 517 du 7 au 13 mars 2019 – p. 8

FDA – https://www.fda.gov/animal-veterinary/news-events/ucm630993.htm

30 Millions d’Amis – octobre 2021 – p.24-25

Cet article a été sélectionné et rédigé par le Dr CARRERE

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