Une femme est morte le 9 octobre 2023 à Reims.
Elle avait été contaminée deux mois plus tôt, blessée par un chat libre lors d’un séjour dans un pays d’Afrique du Nord.
L’homme qui l’accompagnait avait été lui, blessé plus légèrement et a été préventivement pris en charge. Ses jours ne sont plus en danger.
Cela n’a pas été le cas de sa compagne de voyage car une fois l’encéphalite rabique apparue, aucun traitement ne permet en effet de sauver la victime : le décès est inéluctable.
Le Dr Perrine PARIZE de l’Institut Pasteur confirme la présence du virus rabique chez la personne décédée. Voici ses propos : « Le typage indique qu’il s’agit d’un virus de rage « classique » et non d’un lyssavirus de chauve-souris ».
On estime que 98 % des décès humains associés à ce virus sont la conséquence d’une exposition à un chien contaminé (par morsure, griffure ou léchage d’une plaie ou d’une muqueuse).
Le chien est le réservoir principal de la rage dans le monde alors que le chat est considéré comme un hôte secondaire (il peut être contaminé par une autre espèce réservoir). Cependant, plusieurs centaines de décès humains de la rage par an sont la conséquence d’une exposition avec un autre mammifère enragé que le chien : un mammifère domestique comme le chat ou un mammifère sauvage (raton laveur, renard…).
Il est fortement conseillé dans les pays où le virus circule encore, d’éviter de toucher les animaux domestiques et sauvages et de consulter immédiatement en cas d’exposition par morsure, griffure ou léchage de plaie ou de muqueuse.
Pour rappel, le dernier cas de mort humaine de la rage en France remonte à août 2019 et concernait un homme mordu par une chauve-souris à Limoges. Depuis 1970, 25 cas de rage humaine ont été recensés en France métropolitaine, tous ayant été contaminés à l’étranger hormis celui de 2019.
Selon la littérature, aucune transmission interhumaine n’est possible sauf en cas de greffe par un organe infecté.
Le dernier cas autochtone chez l’Homme remonte à 1924 et le virus est officiellement déclaré éradiqué sur notre territoire depuis 2001 (excepté chez les chauve-souris).
Pour information, près de 60 000 personnes meurent tous les ans dans le monde de cette maladie.
En raison de sa gravité (mortelle), dans notre pays, tout mammifère ayant mordu ou griffé un humain, qu’il soit vacciné ou non, doit subir trois visites sanitaires à une semaine d’intervalle chez un vétérinaire habilité.
Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire.
Vous trouverez également des informations concernant cette maladie contagieuse et mortelle dans l’article paru le 31.01.2023
Actualité de dernière minute !!!
Un cas de rage a été détecté dans le Var (83) le 4 janvier 2024 sur un chien border collie de 4 mois importé illégalement du Maroc. L’animal est décédé le 29 décembre 2023.
« Ce cas de rage nous rappelle l’importance capitale de la mission de surveillance des carnivores domestiques importés illégalement et leurs conséquences. La sensibilisation des voyageurs et la surveillance des animaux restent des piliers essentiels pour éviter toute réapparition de la maladie. »
Ce commentaire écrit par les services vétérinaires de la Loire aux vétérinaires du département résume parfaitement le comportement que l’on doit adopter pour prévenir le retour de cette terrible maladie.
Source : La Dépêche Vétérinaire n° 1680 du 21 au 27 octobre 2023-p.4 par M. L.
La Dépêche vétérinaire n°1693
Cet article a été sélectionné et rédigé par le Dr CARRERE