De nombreux artisans utilisaient vers la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle des chiens pour actionner des roues et ainsi faire fonctionner plus facilement certaines machines.

Un chien de taille moyenne était installé dans la roue et trottait pour la faire tourner. En moyenne, un chien de 30 kg avait une vitesse de 6 km/h et fournissait une puissance de 135W.

A l’extrémité de l’axe central de la roue était fixé un dispositif de manivelle ou excentrique qui transformait le mouvement rotatif de la roue en va-et-vient.

Le métier le plus souvent concerné était celui de forgeron qui utilisait un système de soufflet pour maintenir le foyer. La soufflerie était actionnée par la roue avec deux chiens en alternance.

Mais on pouvait en rencontrer également chez les couteliers.

Ainsi comme dans le musée de la coutellerie à Nogent (52), le diamètre de la roue pouvait atteindre 3 mètres d’envergure. Il fallait dès lors un atelier conséquent avec un haut plafond.

Un chien, attaché dans la roue et dressé à cet exercice, entrainait en trottinant un système d’engrenages en fonte relié à une meule ou une polissoire ou les deux à la fois.

Suivant le même principe de la roue, il existait également des tapis roulants pour chiens sur lesquels on fixait un système d’engrenages pour actionner l’outil. Cela fonctionnait très bien pour le mélange du lait dans les barattes à beurre, mais aussi pour le tri du grain et pour les machines à coudre.

Le principe peut s’appliquer à de nombreuses autres activités, comme un tournebroche ou encore en 1930 au Québec pour actionner une pompe à eau.

Ainsi Elphège et son épouse Yvonne Barbe ont défriché leurs terres et construit une maison en pièces sur pièces, modèle typique d’habitation des colons de cette époque à Lac-du-Cerf.

Très inventif, Elphège conçoit un système original pour amener de l’eau dans la maison : un réservoir est installé au grenier et est rempli par la course d’un chien à l’intérieur d’une roue qui active la pompe à eau.

L’utilisation de la roue à chien n’a de limite que l’imagination humaine. Mais l’arrivée du moteur a remplacé l’animal.

Sources :

  • Centrale Canine Magazine n° 223 – p.49 par Jean-Hugues Decaux
  • Musée de la Coutellerie – Nogent (52) : domaine : Sciences et techniques – Roue à chien. Bibliographie : Lauriane Grosset. Coutellerie de métier et outillage, coédition ville de Nogent/Crépin-Leblond, 2017
  • Maison Elphège-Emart (Lac-du-Cerf  – 168, route 311)

Cet article a été sélectionné et rédigée par le Dr CARRERE

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