Les différentes méthodes de stérilisation possibles et leurs intérêts.
- L’ablation des organes sexuels ou gonades (ovaires pour les femelles, testicules pour les mâles)
La stérilisation est recommandée pour les femelles pour des raisons médicales (prévention des tumeurs mammaires, des infections utérines, des tumeurs ovariennes, utérines ou vaginales …). Elle permet également de supprimer les chaleurs de la chienne et le risque de gestation.
Le vétérinaire pratique l’exérèse chirurgicale des ovaires ainsi que parfois celle de l’utérus.
La castration chirurgicale du mâle consiste à retirer les testicules après avoir réalisé une incision le long du fourreau. Quelque temps après l’intervention, la peau des bourses se rétracte doucement et celles-ci deviennent presque absentes. L’opération peut aussi être effectuée pour une prévention médicale : tumeurs testiculaires, tumeurs périanales, hyperplasie prostatique, tumeur ou kystes prostatiques …
L’exérèse des ovaires ou des testicules s’accompagne de la fin des secrétions hormonales associées et permet donc la stérilisation : la reproduction n’est plus possible.
Mais la fin de l’imprégnation hormonale peut aussi empêcher ou limiter en fonction de l’âge de l’animal, le développement des maladies précitées.
- Interruption du trajet des spermatozoïdes : la vasectomie
C’est une deuxième option pour la castration chirurgicale du chien mâle : elle consiste à ligaturer le canal qui permet le trajet des spermatozoïdes vers le pénis. Ils sont toujours fabriqués par les testicules, mais leur expulsion n’est plus possible. L’animal est donc stérile bien que les testicules soient conservés. Ces derniers continuent de sécréter les hormones. Cette technique permet la stérilisation du chien mais non la prévention des maladies énumérées précédemment. Elle nécessite plus de minutie que l’intervention du 1er chapitre mais ne présente pas plus de risques.
- La stérilisation médicale : une solution alternative à la chirurgie
Il est possible depuis quelques années de stériliser non chirurgicalement le chien mâle. Le vétérinaire pose un implant sous la peau du chien qui bloque la sécrétion des hormones mâles pour une action minimale de 6 à 12 mois. L’intérêt de l’implant est d’éviter une anesthésie générale et d’avoir une action réversible au bout de 6 à 12 mois en moyenne en fonction du dosage employé. Cette méthode permet ainsi de prendre la bonne décision pour son animal et d’éviter d’avoir des regrets. L’action n’est pas immédiate, elle s’installe entre 5 et 8 semaines en fonction de l’implant injecté : après une petite phase d’excitation de 2-3 semaines, les bourses et les testicules diminuent et la fabrication des spermatozoïdes devient nulle. La réitération peut être illimitée.
Cette méthode peut être utilisée chez la chienne mais uniquement chez la chienne prépubère, c’est-à-dire chez la chienne qui n’a pas eu ses premières chaleurs.
La pose peut être renouvelée tant que l’on ne souhaite pas qu’elle ait ses chaleurs.
Cette technique permet d’éviter la chirurgie ou de choisir le moment idéal pour une portée sans avoir les inconvénients des chaleurs. Cette utilisation par contre se fait hors AMM.
- Conclusion : que choisir ?
Si vous souhaitez éviter les pathologies liées à l’imprégnation hormonale alors la stérilisation chirurgicale pour le chien mâle et femelle est la bonne décision.
La pose d’implant est également intéressante mais elle sera plus onéreuse car il faut la renouveler régulièrement.
Si la volonté du propriétaire, multi possesseurs de chiens des deux sexes, est d’éviter les gestations de ses femelles, sans opérer ces dernières, alors la vasectomie peut présenter un intérêt. Mais il faut savoir que l’excitation du chien mâle liée aux chaleurs restera inchangée.
Généralement, ce sont des motifs comportementaux qui incitent à prendre la décision pour les chiens mâles : chien fugueur, hyper excitation sexuelle, agressivité envers les autres mâles, envers les humains. Dans ce cas, la suppression des hormones sexuelles est privilégiée : il faut opter soit pour l’exérèse des gonades mâles (testicules), soit pour la pose d’implant. Attention, la chirurgie est définitive contrairement à l’implant.
La pose de prothèses est une possibilité pour les propriétaires désireux de conserver la présence des bourses.
L’injection d’un implant est une alternative intéressante pour ne pas regretter sa décision. Si ce dernier n’entraîne aucune amélioration comportementale, la testostérone n’est certainement pas la cause des troubles observés chez le chien mâle.
Lors d’agressivité, si majoritairement on constate un progrès, dans 5 % des cas on peut avoir une aggravation du comportement du chien : la castration chirurgicale n’est donc pas la solution à cette situation. Le test de la pose de l’implant aura alors permis d’éviter une anesthésie chirurgicale et des frais chirurgicaux. Il faudra réorienter le diagnostic et donc traitement afin d’essayer de gérer les comportements indésirables qui nuisent au quotidien.
Sources : Télé Z n° 1913 du 11 au 17 mai 2019 – Dr Céline Lacourt
Cet article a été sélectionné et rédigé par le Dr CARRERE