Le cochon d’Inde ne possède pas l’enzyme nécessaire à la synthèse de la vitamine C appelée scientifiquement l’acide ascorbique.
Il est donc nécessaire de la lui apporter dans son alimentation. Ce besoin est généralement bien connu des propriétaires. Les carences proviennent plutôt d’erreurs alimentaires que d’oublis de cette supplémentation.
Les erreurs alimentaires
La supplémentation en gouttes dans l’eau de boisson est instable et la teneur en vitamine C diminue de moitié en une journée. On constate également que le cochon d’Inde boit peu lorsqu’il peut manger des aliments frais (salade, légumes verts). On risque alors de voir diminuer sa consommation de vitamine C diluée dans l’eau. Il faut aussi s’assurer qu’il s’alimente correctement car sinon une carence peut être occasionnée. Une diarrhée limite également l’absorption de la vitamine C. Des aliments dits « supplémentés en vitamine C » le sont en général insuffisamment.
Symptômes d’une carence
Les symptômes d’un déficit en vitamine C sont observés dans les 15 jours qui suivent le début de cette carence. Ils sont très variés. L’animal présente un affaiblissement général, une baisse voire une absence d’appétit et en conséquence un amaigrissement. Les articulations sont gonflées et douloureuses provoquant ainsi des boiteries. Une chute des dents et une gingivite peuvent être observées, comme de la diarrhée, un pelage terne ou encore un écoulement nasal.
Diagnostic et traitement
C’est en observant des signes cliniques évocateurs et en discutant avec les propriétaires que le vétérinaire pose son diagnostic. Des examens complémentaires, radiographiques ou encore un dosage d’acide ascorbique dans le sang, peuvent être réalisés mais ils le sont rarement car le traitement est urgent, l’état général du malade ne permettant pas d’attendre les résultats de la prise de sang.
La supplémentation à triple dose peut suffire pour soigner le cochon d’Inde mais dans certains cas graves, une hospitalisation peut être nécessaire afin de soigner la déshydratation, relancer l’appétit et traiter si besoin la douleur.
Préventions
La prévention repose avant tout sur un apport alimentaire adéquat. L’alimentation adaptée est composée de foin de bonne qualité à volonté, complété par une petite quantité de graines pour cobaye. La supplémentation quotidienne doit être de 15 mg/kg pour un adulte et de 30 mg/kg pour une femelle gestante ou en lactation. Lorsque le cochon d’Inde se voit proposer une quantité suffisante de nourriture fraîche, ses besoins peuvent être comblés, mais c’est rarement le cas en pratique. Les aliments qui apportent le plus de vitamine C à ce rongeur sont le persil (à proscrire chez la femelle gestante ou allaitante car toxique à forte dose), le poivron, le kiwi, le chou (à limiter car à l’origine de ballonnements) et les agrumes.
Plusieurs formes de supplémentation sont disponibles. L’ajout de sirop dans l’eau est à éviter en raison de son instabilité. Il faut choisir une forme à donner quotidiennement, qui soit attirante pour ce petit animal et que le propriétaire administre facilement.
Sources : TéléZ n° 1931 du 14 au 20.09.2019 – Dr Céline Lacourt
Cet article a été sélectionné et rédigé par le Dr CARRERE