La vaccination antirabique n’est plus obligatoire en France depuis quelques années sauf si vous êtes le propriétaire d’un chien de catégorie 1 ou 2.
Il n’y a plus de cas de rage vulpine en France depuis 1998 sauf occasionnellement à cause d’animaux importés illégalement sur le territoire.
Le dernier cas recensé remonte à octobre 2022 : un Husky en provenance du Maroc est mort dans un refuge de l’Essonne. En conséquence, les personnes « cas contact » ont dû recevoir un traitement préventif.
Les animaux non identifiés et non vaccinés contre la rage sont euthanasiés, seuls sont épargnés ceux qui ont un identifiant et une vaccination antirabique.
Ceci démontre l’importance de l’identification et de la vaccination contre la rage.
L’identification des chiens âgés de plus de quatre mois est obligatoire depuis longtemps. Cette obligation concerne également les chats nés après le 1er janvier 2012 et âgés de plus de 7 mois.
Comme pour les chiens, le défaut d’identification des chats est maintenant sanctionné d’une contravention de 4ème classe avec une amende allant jusqu’à 750€.
Les chatons plus jeunes devront être identifiés au changement de propriétaire que ce soit par vente ou par don.
L’identification préalable et la détention d’un passeport délivré par le vétérinaire sont indispensables pour valider légalement la vaccination antirabique même si l’animal ne voyage pas.
La rage est une maladie mortelle pour laquelle il n’existe pas de traitement : seule la vaccination peut protéger. Le dernier cas de rage vraiment autochtone en France date de 1998 et concernait un chat en Moselle infecté par la rage vulpine.
27 cas recensés depuis 1968 sont dus à des importations illégales de chiens enragés ou en incubation de la rage dont 13 provenaient du Maroc. De 1991 à 2000 on ne relève aucun cas alors que de 2001 à 2008, 8 cas sont dénombrés. On constate une accélération du phénomène due à un manque de sensibilisation du public au danger que représente la maladie.
La rage nous parait en France un souvenir lointain mais la maladie sévit à nos frontières. D’octobre 2008 à fin mars 2010, 197 cas de rage vulpine ont été diagnostiqués en Italie.
Les grandes zones endémiques actuelles se situent en Asie, en Afrique, en Amérique Centrale et du Sud. Dans ces pays, les contacts entre les chiens domestiques sont favorisés par leurs habitudes de divagation, comparables à celles de nos chats. Environ 50 cas de rage humaine sont à déplorer chaque année dans les pays du Maghreb. La vigilance doit être accrue.
Pour votre sécurité, celle de vos proches et de vos animaux, si vous revenez de l’étranger avec un animal, faites-le examiner par un vétérinaire : vous pouvez mettre votre vie en jeu ainsi que celle de ceux que vous aimez. De plus vous êtes passible de poursuites judiciaires.
N’oubliez pas, il n’existe pas de traitement, seule la prévention existe par la vaccination. Soyez vigilant et responsable.
Un second danger est celui de la rage des chiroptères (chauves-souris). Dans nos régions, il est toutefois bien moindre que celui de la rage vulpine. En effet les virus isolés chez nos chauves-souris ont un pouvoir pathogène limité et les cas de transmission inter-espèces sont rares. Toutefois, celui survenu chez un chat en 2007 en Vendée (Fontenay-Le-Comte) et en 2020 en Côte d’Or justifient l’attention portée.
A Limoges, en août 2019, un homme d’une soixante d’années est décédé de la rage après avoir été probablement mordu ou griffé par une chauve-souris selon des informations de l’Institut Pasteur relayés le 6 janvier 2021 par l’APP. C’est la première fois en France métropolitaine.
Il est recommandé de ne pas s’approcher des chauves-souris qui sont une espèce protégée et de ne pas toucher leurs cadavres pouvant être encore contaminants.
En conclusion, l’importation de chiens constitue la principale menace de rage en France. La vigilance et la prévention s’imposent toujours et passent par la sensibilisation des propriétaires à la maladie, la vaccination, l’identification et le passeport des animaux.
Cet article a été rédigé par le Dr. CARRERE