Une maladie qui peut passer inaperçue chez l’animal mais qui peut être grave chez l’homme.
Il existe deux formes principales d’Echinococcoses à connaître :
L’Echinococcose hydatique due à Echinococcus granulosus
L’Echinococcose alvéolaire due à Echinococcus multilocularis
Elles diffèrent par leur cycle de développement et les espèces qu’elles envahissent.
1 – L’Echinococcus granulosus est un petit tænia (3 à 7 mm) ne comportant que 3 à 4 anneaux dont le dernier occupé par un utérus ramifié rempli d’œufs. L’anneau terminal se détache activement du corps du parasite puis est éliminé dans le milieu extérieur. Ces vers sont présents en grand nombre dans l’intestin de l’hôte définitif.
Comme tous les ténias, il se déroule entre l’hôte intermédiaire (bovins, ovins, caprins, porcins, camélidés, équidés…) et l’hôte définitif (les canidés).
L’homme se contamine par l’ingestion d’embryophores recueillis sur le pelage du chien ou de façon directe à partir d’aliments ou de sols souillés par des matières fécales du chien infesté.
Hydatidose : Les symptômes de la maladie sont dus aux kystes, appelés kystes hydatiques. Chez l’homme, la maladie peut être sévère et son traitement se révèle long et coûteux.
Le traitement chirurgical est le plus souvent très efficace.
Quelques cas en France, essentiellement dans le Sud-Est et en Corse (cycle chien-mouton), plus rarement dans d’autres régions (cycles chien-bœuf, chien-équidés) ont été observés. On note jusqu’à 500 interventions en France chaque année.
2 – L’Echinococcus multilocularis (Cestode) est un petit tænia (3 à 5 mm) ne comportant que 3 à 4 anneaux, parasite naturel de l’intestin grêle chez l’hôte définitif (renard, plus rarement chien et chat).
Comme tous les ténias, il se déroule entre l’hôte intermédiaire (rongeurs sauvages, en particulier les campagnols) et l’hôte définitif (les carnivores).
La transmission de l’Echinococcose alvéolaire se fait par voie digestive :
En portant à la bouche des mains contaminées par des œufs du parasite présents sur des végétaux, le sol, le pelage de chiens ou de chats …
Le plus souvent par ingestion de végétaux souillés par des déjections de renard (légumes, fruits, baies comme les myrtilles et salades sauvages, champignons), mangés crus ou peu cuits.
L’évolution de la maladie est lente, le pronostic est mauvais en raison de l’absence de symptôme (incubation), souvent pendant plusieurs années. Le parasite envahit progressivement le foie. L’exérèse chirurgicale est difficile. L’absence de traitement peut être mortelle.
Dix à quinze cas sont diagnostiqués chaque année en France et la maladie semble progresser. Il y a des régions à risque connues depuis longtemps : la Franche-Comté, la Lorraine, les Alpes, le Massif Central. Mais on enregistre des cas en dehors de ces régions.
Précautions à prendre dans les zones à risque
Ne mangez jamais de plantes ou de fruits crus même après congélation.
Lavez systématiquement les fruits et les légumes
Cuisez-les. Les œufs d’échinocoque craignent la chaleur (mais pas le froid du congélateur, ni l’eau vinaigrée ou javellisée)
Lavez-vous les mains après avoir touché la terre, manipulé ou caressé un animal et avant de passer à table.
Ne jamais manipuler un renard mort
Rappelez-vous que le parasite est tué par la chaleur
Prévention concernant vos chiens et vos chats
Vermifugez régulièrement vos animaux. Il est recommandé de le faire 3 à 4 fois par an. En zones contaminées l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) recommande de le faire une fois par mois
Tenez vos chiens en laisse dans les zones contaminées
Ramassez les crottes de vos animaux et les jetez à la poubelle
Consultez votre vétérinaire pour plus de renseignements et pour prescrire le vermifuge le plus adapté à votre animal.
Cet article a été rédigé par le Dr CARRERE