Le chat pourrait disputer au chien le titre de meilleur ami de l’homme, c’est le cas chez certaines personnalités connues.
Sir Winston Churchill, la politique avec les chats

Winston Churchill (1874-1965) fut l’un des amoureux les plus effrénés des chats de toute l’histoire. Sa vie durant, il en posséda toujours au moins un, et souvent davantage.
Parmi les plus célèbres, il y eut un matou appelé simplement Cat. Un jour que Churchill l’avait grondé, le chat s’en était allé Dieu sait où. Il installa derrière sa fenêtre une pancarte, sur laquelle on pouvait lire : « Cat, reviens, tout est pardonné ! » Curieusement, le chat revint et Churchill fut aux petits soins pour lui, dans l’espoir de reconquérir ses faveurs.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le compagnon qui partagea le 10 Downing Street avec Winston fut le fameux Nelson, gros matou noir qui le suivait partout, même dans les réunions importantes. Le Prime Minister affirmait que sa présence contribuait à l’effort de guerre car il lui servait de bouillotte….

Mais celui qui restera comme le plus patient de tous ses compagnons félins fut un minet roux offert pour ses quatre-vingt-huit ans par son secrétaire privé, sir John Colville. Il le prénomma Jock, le surnom de Colville. Ce nouveau venu devint aussitôt le grand chouchou de son maître. Jock eut le droit de grimper sur les genoux de Churchill pendant la séance de pose photographique lors du mariage d’un de ses petits-fils. Mais le temps qu’ils passèrent ensemble fut bref car Jock n’avait que deux ans quand Churchill décéda, en 1965. Il se trouvait sur le lit à ses côtés quand le grand homme rendit son dernier soupir. Il resta ensuite dans la résidence familiale Chartwell jusqu’à sa propre mort, en 1971. Il repose à présent dans le petit cimetière des animaux, aménagé dans la propriété.

Ce n’est pas tout à fait la fin de l’histoire …. Car Churchill avait légué Chartwell au gouvernement qui en fit un monument historique. Il y avait toutefois une condition à ce legs : la demeure devait toujours accueillir et entretenir un chat roux qui porterait le nom de Jock. Actuellement, le résident s’appelle Jock III. Avoir un chat qui se promène partout dans une demeure historique n’est pas de tout repos, et les conservateurs du domaine doivent s’assurer que Jock n’essaie pas de faire ses griffes sur les meubles, ni « d’ennuyer » les poissons rouges de l’aquarium se trouvant dans l’ancien bureau de Churchill. C’est pourquoi Jock passe le plus clair de son temps à l’extérieur, où il attrape occasionnellement une souris, se chauffe paresseusement au soleil, dans le parc, et profite des largesses d’un maître qu’il n’aura jamais connu. La dynastie des « Jock », une lignée quasi royale !
Sous les ors de la République avec André Malraux
Tandis qu’Essuie-Plume est devenue inoubliable, laissant des traces dans Antimémoires, Lustrée ainsi que Fourrure ont marqué le personnel ministériel, à la fin des années 1950. André Malraux (1901-1976) était alors le ministre de la Culture sous le gouvernement du général de Gaulle.
Il vécut ses vieux jours au château de Verrières-le-Buisson. Louise de Vilmorin, qui l’avait invité, vit d’un mauvais œil l’initiative du ministre donnant l’ordre aux domestiques de découper des chatières dans les lourdes portes du château. Il voulait que ses chats aillent « d’un endroit à l’autre en toute liberté ». Il évoque les chats dans Royaume-Farfelu (1928). « Cette histoire est écrite pour distraire les chats et les masques qui s’ennuient devant le feu, ou le soir. »
André Malraux est intarissable sur les chats. Nombreux sont les témoins qui l’ont souvent vu et entendu dialoguer avec eux, lorsqu’il séjournait à la Lanterne, une des résidences d’Etat de la République française, à Versailles.
Sources : Les Chats des Ecrivains, Sélection miaou – Editions Gallimard, 2018
Ces histoires ont été sélectionnées par le Dr CARRERE